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Pourquoi les employeurs ont-ils si peur de rendre leurs collaborateurs heureux?

Par Frank van Massenhove

Frank van Massenhove

Searchin for light in the darkness of insanity

I ask myself is all hope lost,
Is there only pain and hatred, and misery,
And each time I feel like this inside,
There’s one thing I wanna know:
What’s so funny ’bout peace love & understanding?

Brinsley Scharz, New Favourites of Brinsley Scharz, 1974

Je le fais systématiquement à chaque présentation: je demande à toutes les personnes de l’assemblée de se remémorer une période où elles étaient particulièrement satisfaites de leur emploi. Je demande ensuite à ceux qui étaient moins productifs de lever la main. Quasiment aucun bras levé. Par contre, de nombreuses mains se lèvent lorsqu’on demande qui était plus productif.

Et malgré tout, nombreux sont ceux qui estiment que ça fonctionne pour eux, mais pas pour leurs subalternes. Car il faut contrôler s’ils sont bien productifs. Avec des pointeuses, des fiches d’activité et le chronométrage des pauses cigarette. L’idée qu’un employeur puisse créer une culture d’entreprise où les collaborateurs sont heureux pendant le travail s’apparente à des élucubrations hippies, sans même parler de l’éventualité qu’une politique RH se fonde sur le bonheur.

Une minorité d’employeurs choisit pourtant cette option. Parfois pour des raisons émotionnelles, ce que l’on constate surtout dans des petites entreprises familiales. Mais parfois aussi pour des motifs très rationnels. Comme la démographie, par exemple. Désormais, de moins en moins de personnes rejoindront le marché de l’emploi. En nombre d’enfants, la génération du baby-boom a été moins féconde que celle de ses parents. Inévitablement, la guerre des talents va refaire surface, mais désormais plus uniquement pour les économistes et les informaticiens, mais pour presque chaque fonction qui nécessite une formation préalable plus longue. Si vous êtes sceptique, commencez par vous asseoir et observer le graphique ci-dessous.

Source: service d’étude du gouvernement flamand
Vous pouvez constater que la pénurie sur le marché de l’emploi, surtout en Flandre, approche résolument à grands pas. Jusqu’à présent, un employeur choisit ses collaborateurs. À l’avenir, les collaborateurs qualifiés choisiront leur employeur. Quels critères utiliseront-ils pour faire leur choix? Le salaire sans aucun doute, mais seuls les candidats qui se focalisent sur le côté financier recherchent le salaire le plus élevé. Qui veut avoir de tels egos dans son organisation? Qui veut investir en eux en sachant qu’ils s’en iront à la première offre de salaire plus élevé? Mais c’est une autre histoire.

La plupart des collaborateurs choisissent un employeur qui les rémunère décemment, mais qui peut aussi leur offrir un environnement de travail confortable, y compris au sens propre, c’est-à-dire physiquement. Mais ce que recherchera avec beaucoup de détermination le futur explorateur du marché de l’emploi bien formé, c’est un employeur qui lui assurera une grande autodétermination. Et la quantité d’autodétermination est précisément l’un des grands indicateurs du bonheur. Certains des lieux communs sur la génération qui peuplera demain le marché de l’emploi sont bel et bien fondés. La probabilité est faible, voire inexistante de rencontrer un jeune de vingt ans ou un peu plus disposé à laisser autrui déterminer où, quand et même comment il doit travailler en échange d’un salaire.

L’employeur qui n’adapte pas ses processus en ce sens et qui ne fait pas évoluer sa culture d’entreprise du contrôle vers la confiance pourra chercher longtemps du personnel adéquat. Et son personnel, pour autant qu’il en ait, sera malheureux et s’empressera de saisir à deux mains les opportunités d’aller travailler pour un employeur différent.
Aucune échappatoire pour les employeurs à l’ancienne. Soit vous rendez vos collaborateurs heureux, soit vous êtes en voie de disparition.

One comment on “Pourquoi les employeurs ont-ils si peur de rendre leurs collaborateurs heureux?

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